samedi 2 février 2013

Un café au parfum de cardamome

25 janvier 2013

Après dix heures de vol, notre hublot nous révèle le paysage désertique de la Jordanie. Dix heures en transit nous paraissent suffisantes pour aller sentir le pouls de la ville d'Amman même si nous sommes vendredi, jour férié ici. Après l'achat du visa, nous passons à la chambre d'hôtel (gentiment fournie par la compagnie aérienne Royal Jordannian) le temps d'une douche. L'arrêt de l'autobus qui nous mènera en ville se trouve juste de l'autre côté de la rue. Après quelques minutes d'attente, un taxi s'arrête et nous offre de nous amener pour moins que ce que nous en coûterait deux billets d'autobus. Le chauffeur nous parait digne de confiance, alors pourquoi pas?



L'arrêt de l'autobus qui se trouve juste en face de notre hôtel.

Notre chauffeur, habitué aux touristes, nous informe sur ce qu'on peut voir à Amman dans le peu de temps que nous avons. ll nous suggère la Citadelle et la vieille ville. Il est si gentil qu'il fait un détour pour nous montrer où nous devrons prendre l'autobus pour le retour.

Amman est une ville toute vallonneuse, surprenant amas de blocs monochromes où il est difficile de s'orienter. On pourrait se perdre dans ses dédales de rues sinueuses aux multiples petits escaliers, mais le iPod de François est heureusement muni d'un utile GPS.




Pour 2 dinars chacun, on visite donc la citadelle, ruines romaines situées sur une colline en plein coeur de la ville (jadis appelée Philadelphia) d'où nous avons une superbe vue. Le lieu est spectaculaire par son emplacement et ses nombreuses ruines.




Après cette visite, nous descendons en ville boire un café. Je remarque rapidement que peu de femmes circulent dans les rues et encore moins les cheveux au vent. De plus, les petits cafés typiques comme nous aimons semblent réservés aux hommes, alors nous nous dirigeons plutôt vers un restaurant. Notre café a un subtil et délicieux goût de cardamome et nous est servi à l'aide d'un petit déversoir à la turque. Nous sourions de contentement.


En marchant vers la station de bus on demande notre chemin à un camioneur stationné devant le marché. On peine à comprendre ce qu'il raconte mais on sent qu'il veut nous aider. Avec son sourire édenté, iI finit par nous offrir de nous conduire à notre hôtel moyennant 5 dinars. Une aubaine pour nous et, de plus, le trajet risque d'être aussi coloré que le camion déglingué dans lequel on s'apprête à monter. À l'intérieur, l'ambiance est fameuse : scotché sur le tableau de bord, un gyrophare en piètre état, vestige de l'époque où notre homme était sergent dans la police ; des franges rouges décorent le pare-brise; une face du roi Abdallah collée avec amour sur la vitre veille sur nous et un micro à gauche du chauffeur complète l'étrange tableau. Nous sommes bien installés tous les trois sur la banquette avant lorsque l'engin se met en branle.

Même si les gens rigolent sur notre passage lorsqu'ils répondent aux saluts de notre chauffeur improvisé, je ne suis pas complètement rassurée. "Welcome Jordania!" nous répète-il sans cesse. "Choukran" qu'on lui répond avec notre plus beau sourire. My god! On est parti, là c'est vrai !!! - il y a de ces moments en voyage où on se dit qu'on ne peut plus reculer, que la seule possibilité est de laisser couler.
Voilà ce que je me disais quand, soudainement, notre chauffeur qui parle avec bagou depuis notre départ et fume une cigarette après l'autre s'empare du micro et se met à invectiver un chauffard qui vient de nous doubler. Un haut-parleur sur le toit de sa camionette amplifie ses paroles puissance 1000. Dans le micro, il dit "I'm a policeman" et termine sa phrase en arabe en bougonnant. Ce qui bien sûr impose le respect (?!) François et moi rigolons. Notre homme aussi d'ailleurs. Wow! J'ai un grand sourire étampé dans la face et je me dis qu'on va bien s'amuser durant les trente prochaines minutes qui nous séparent de l'hôtel. Il nous raconte dans ses trois mots d'anglais qu'il est père de sept enfants et qu'il a deux femmes. Ce qui le rend très fier de toute évidence. Ce monsieur a pris plus d'une heure de son temps pour nous, alors qu'il ne nous a jamais vus de sa vie, c'est quand même magnifique.


On trouve que ça commence drôlement bien le voyage et la générosité des gens d'ici nous donnent envie de reprendre un visa au retour pour revivre ne serait-ce qu'un tout petit peu l'expérience jordanienne.

16 commentaires:

  1. Voilà c'est fait! Une première lecture et me voici accro à votre périple par tes mots et vos images. Merci de me permettre cela. À bien vite belle amie globe-trotter! Sylvie xx

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    1. Je suis heureuse que tu partes avec nous Sylvie au beau fleuve. Merci de commenter. xx

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  2. Wow!!! Vous débutez votre voyage sur les chapeaux de roues. Quelle tête ce monsieur. Je vous imagine dans le camion, en train d'entendre le monsieur hurler dans son micro. I am a policeman !!!! Je souris :-)

    La bise
    Corinne

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    1. Bises à toi Corinne. Heureuse que tu embarques avec nous.

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  3. Ça y est, de retour dans vos souliers de globe trotteurs les amis. Je vais probablement régulièrement vous écrire comme à mon habitude! :)

    Sur la 2è photos, il y a un corbillard avec un kit de sirène de police et sur le toit et un drapeau à l'avant. Y avait-il quelqu'un d'important de mort? :)

    Bonne promenades les amis et ramenez beaucoup d'histoires à faire peur à Gaétan!

    Alain L

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  4. On ne s'ennuie jamais avec vous deux!

    Je suis contente de vous suivre de loin...beaucoup trop peureuse pour vous accompagner. ;-)

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  5. Un moment j'ai cru que vous alliez nous dire que le camionneur s'était mis à chanter un karaoké en plein bouchon. Et tout le monde se serait mis à danser sur les capots.
    Une version jordanienne de:
    http://www.youtube.com/watch?v=otqyzDs7zEo
    (tellement mieux que le gangnam style :D)

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    1. Chère Manuela, on te retrouve avec tes liens toujours surprenants. Merci!

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  6. J'aime bien votre debut de voyage.

    Lucie X

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  7. Allo Anne, Allo François ! Quel bonheur de repartir en voyage avec vous deux ! Merci !
    Toujours aussi intéressant de vous lire et de regarder vos photos !

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  8. Merci Anne. Tu racontes tellement bien...

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